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Concentration post-mortem d’amlodipine : à propos de 62 cas - 20/11/20

Doi : 10.1016/j.toxac.2020.09.032 
Adeline Knapp-Gisclon , Charlotte Mayer-Duverneuil, Jean-Claude Alvarez
 Laboratoire de Pharmacologie/Toxicologie, CHU R. Poincaré, AP–HP, Garches, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

L’amlodipine est un inhibiteur calcique appartenant à la famille des dihydropyridines indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle et dans l’angor. L’objectif de ce travail est d’étudier les concentrations d’amlodipine post-mortem obtenues chez 62 patients afin de déterminer si l’utilisation des concentrations de référence chez le vivant est transposable chez le mort et définir de façon plus précise les concentrations post-mortem d’amlodipine.

Méthode

Le dosage est réalisé sur sang périphérique post-mortem en LC-MS/MS après une double extraction liquide/liquide par une technique validée. Les données ont été classées en 3 catégories : les décès pour lesquels une cause de mort toxique était éliminée notamment par l’autopsie (cause organique bien identifiée et/ou concentrations considérées comme thérapeutiques) (G1), les décès pour lesquels il n’y a pas de cause à l’autopsie et/ou une origine toxique semble possible avec différents xénobiotiques à concentrations relativement élevées mais insuffisantes pour entraîner le décès (G2) et les décès pour lesquels la cause de la mort toxique est avérée (G3).

Résultats

Sur les 62 cas analysés, 28 ont été classés comme non toxiques (G1), comprenant des décès pour lesquels aucune molécule n’était présente à concentration élevée, une intoxication au sulfure d’hydrogène, une embolie pulmonaire et des décès d’origine cardiaque (n=7). Vingt-deux décès ont été classés comme d’origine toxique possible (G2) et 12 comme décès de cause toxique avérée à l’amlodipine±associée à d’autres xénobiotiques (G3). La concentration médiane [1er quartile–3e quartile] d’amlodipine observée dans le groupe G1 était de 47 [7–75] ng/mL, de 95 [39–117] ng/mL dans le groupe G2 et de 248 [100–431] ng/mL pour les décès du groupe G3.

Conclusion

Chez le vivant, les concentrations plasmatiques décrites dans la littérature sont généralement inférieures à 20ng/mL. Des cas d’intoxications non fatales mais avec prise en charge médicale ont été décrits pour des concentrations allant de 67 à 393ng/mL, et des décès pour des concentrations au-delà de 185ng/mL. Linnet et al. montrent chez 38 patients décédés de cause non toxique des concentrations post-mortem d’amlodipine comprises entre 0,006 et 0,13mg/kg avec une médiane à 0,048mg/kg [1]. Dans notre étude, les concentrations observées lors de décès « non toxiques » ont une médiane à 47ng/mL soit plus de 2 fois plus élevées que celles habituellement observées chez le vivant. Small H et al. ont montré que le rapport sang total/plasma de l’amlodipine était de 1,48±0,1, ne suffisant pas à expliquer la différence observée [2]. Selon nos résultats, des concentrations post-mortem inférieures à 79ng/mL (3e quartile) semblent pouvoir être considérées comme « non toxiques ». Avec ce critère, 8 décès du groupe G2, seraient alors considérés comme décès non toxiques. Une concentration supérieure à 120ng/mL semble potentiellement létale. Ces résultats semblent en faveur de l’existence d’un phénomène de redistribution post-mortem de l’amlodipine et rappellent la nécessité d’être vigilant lors de l’utilisation de concentrations de référence établies chez le vivant pour l’interprétation de résultats post-mortem, et l’intérêt de pouvoir établir des valeurs de référence post mortem.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


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Vol 32 - N° 4S

P. S12-S13 - décembre 2020 Retour au numéro
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